Monday, November 24, 2008

Carlos Eddé compare la visite de Aoun à Damas à la rencontre Laval-Hitler

Carlos Eddé compare la visite de Aoun à Damas à la rencontre Laval-Hitler
Le Amid du Bloc national, Carlos Eddé, a fait la déclaration suivante dans laquelle il compare la prochaine visite de Michel Aoun à Damas à celle de Pierre Laval en Allemagne pour y rencontrer Hitler, en 1940. « Le général Aoun a déclaré que sa visite à Damas et sa rencontre avec le président Assad seraient l’équivalent du voyage de Charles de Gaulle en Allemagne en 1962, où il s’était réuni avec le chancelier Konrad Adenauer, a souligné Carlos Eddé. Une telle comparaison est totalement inexacte. Les éléments communs aux deux rencontres sont en effet limités. Le premier point en commun concerne les pays : l’Allemagne et la France, comme la Syrie et le Liban, ont une frontière commune, et l’Allemagne avait occupé la France. Le second point commun concerne les personnes : de Gaulle et Aoun étaient généraux et ont connu l’exil. Mais la comparaison s’arrête là. En revanche, il existe dans l’histoire des relations franco-allemandes une autre rencontre qui ressemble étrangement à la visite du général Aoun à Damas : celle de Pierre Laval avec Hitler le 22 octobre 1940. »« Quand de Gaulle a rencontré Adenauer, il était président de la République et parlait au nom de la France. Lors de sa rencontre avec Hitler, Laval était seulement député, et par une étrange coïncidence vice-président du Conseil. Le général Aoun est chef d’un groupe parlementaire qui crie et menace beaucoup plus qu’il ne parle. Quand de Gaulle s’est rendu en Allemagne, il a visité un pays dont le régime nazi avait été vaincu et le peuple allemand s’était engagé sur la voie démocratique. De Gaulle y avait rencontré Adenauer, une grande figure de la démocratie et de la construction européennes. L’Allemagne ne représentait plus une menace pour la France. Laval a rencontré Hitler alors que la France était à la merci de l’Allemagne. Le général Aoun se rend en Syrie pour rencontrer le régime baassiste qui est intervenu dans la guerre civile, a patronné la corruption qui a sévi dans l’après-guerre, et continue à intervenir dans nos affaires internes. » « L’Allemagne et la France de 1962 avaient des dirigeants élus démocratiquement. Ce n’est pas le cas de la Syrie de 2008, où les dirigeants se maintiennent en place depuis quatre décennies par la violence. L’Allemagne qu’a visitée de Gaulle ne détenait pas des prisonniers politiques français, ni même allemands ; elle n’utilisait plus la torture pour obtenir des aveux. Elle n’intervenait pas dans les affaires internes de la France, ne rêvait pas d’y revenir et reconnaissait ses frontières et sa souveraineté. Ce n’est pas le cas de la Syrie qui n’est hors du Liban que grâce à la révolution du Cèdre et aux pressions internationales. »« La rencontre de Gaulle-Adenauer était d’égal à égal et avait pour but de construire un avenir meilleur. Laval avait rencontré Hitler pour promouvoir la collaboration franco-hitlérienne et renforcer les pouvoirs de Laval en vue de mettre en œuvre cette politique de collaboration. Le général Aoun va discuter avec le président Assad de l’avenir de sa collaboration avec la Syrie, de la stratégie à adopter pour vaincre les factions souverainistes lors des prochaines élections. »« De Gaulle était une force unificatrice, alors que Laval était le symbole de la division et de la collaboration ; il a défendu la politique des Allemands et leur a remis des Français qui ont été déportés. Depuis qu’il est devenu l’un des exécuteurs de la politique du régime syrien, le général Aoun en est aussi devenu le grand défenseur, reniant tout ce qu’il avait crié haut et fort pendant 15 ans. Ses discours sèment la discorde entre les Libanais et parmi les chrétiens. » « De Gaulle n’a jamais dévié de sa politique de défense des intérêts de la France ; Laval était ambitieux, opportuniste, et a changé plusieurs fois de politique pour satisfaire ses ambitions : il était d’abord socialiste en 1905, il avait été pacifiste durant la Première Guerre mondiale, ensuite il avait rejoint la droite pour arriver au pouvoir, ce qui ne l’a pas empêché de rencontrer Staline et signer avec lui un pacte d’assistance, pour finir enfin dans l’extrême droite collaborationniste. Michel Aoun dit la chose et son contraire sans le moindre scrupule, change de position sans tenir compte des conséquences pour le pays ou ceux qui ont combattu pour lui. Seul lui importe d’atteindre ses objectifs personnels par n’importe quels moyens. »« En bref, de Gaulle, en visionnaire et décideur revêtu d’une envergure nationale, se rendait à Bonn pour rencontrer Adenauer, symbole d’une Allemagne démocratique en reconstruction ; Aoun prend aujourd’hui, et pour son propre intérêt, le chemin de Damas en agent-exécutant, pour y rencontrer, dans un rapport de vassalisation, le président d’un pays qui vit sous le joug de la dictature. » « Le but de notre propos n’est pas de critiquer qui que ce soit, mais de préserver la mémoire de deux des hommes d’État européens les plus remarquables du XXe siècle. »

No comments: